La ferme d'Uzelle (25) est le reflet d'une agriculture paysanne, vivrière, biologique et diversifiée.
Installés depuis 2014, Jérémy et Nuria sont partis de zéro, construisant leur projet en autonomie afin de créer un havre de paix où accueillir poules, cochons, vaches, chèvres, etc. Respecter l'élevage des animaux, leur rythme de vie, pour produire une viande et du lait alliant morale humaine et plaisir gustatif est un des moteur de leur activité.
La recherche d'autonomie les a poussés vers un système très diversifié avec de nombreuses productions à petite échelle. Ils peuvent ainsi assurer une complémentarité entre leurs différentes activités, limiter les problèmes sanitaires et proposer une large gamme de produits à leurs clients. Viande, produits laitiers, œufs, et bientôt de la bière, tout est écoulé en vente direct afin de créer de l'échange avec leurs clients, et pour s'inscrire dans une dynamique locale.
Pour être en cohérence avec leur démarche d'autonomie, et dans un soucis de maîtrise de leur outil de travail, Jérémy et Nuria ont favorisé au maximum l'autoconstruction avec un bâtiment d'élevage polyvalent : stabulation, stockage, salle de traite et fromagerie. Ils ont également réalisé les poules qui roulent, une jolie collection de poulaillers mobiles. Tout a vu le jour grâce à leur imagination et à la collaboration de certains animaux pour les prototypes. Un petit tour de leurs réalisations et de leurs activités pour en ressortir avec des idées plein la tête !
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CONTEXTE
Voir l'article sur le bâtiment d'élevage polyvalent autoconstruit par Jérémy et Nuria (parcours, nature de l'exploitation et des surfaces, organisation du travail, commercialisation, etc.).
CONSTRUCTIONS - Poulaillers mobiles : La Poule qui roule 1, 2 et 3
Idée initiale : poules élevées dans des roulotte mobile et déplacées en moyenne tous les mois pour profiter d'une nouvelle herbe à chaque déménagement. Un déplacement régulier des poules permet de limiter les poux, de préserver les terrains qu'elles occupent, et de diversifier leur alimentation (l'herbe permet de réduire de 10 % l'apport d'aliments!).
Coût : 1300€ par poulailler avec les filets et système de fermeture automatique !
Choix de conception :
- poulaillers pas vus avant, inventions totales
- importance de l'étanchéité des poulaillers une fois la porte fermée (contre les renards)
- optimiser le nettoyage, ramassage des œufs et autonomie
- évolution et amélioration d'un poulailler sur l'autre en fonction des besoins, défauts et observations
Choix constructifs :
- Dimensions : 2,5x2 m ; 50 places
- 15 nids de 40 cm de large
- Rachat d'une vieille bétaillère 130€, conservation du plancher et de l'ossature
- Charpente-chevrons, toiture double pente, plafond en lambris
- Isolation chaux-chanvre et pare-pluie
- Système de volet grillagé pour aération l'été en conservant l'étanchéité aux prédateurs
- Porte : pont de l'ancienne bétaillère
- Œufs ramassés par l'extérieur, une trappe unique qui s'ouvre vers le bas et donne accès à tous les nids
- Système d'ouverture-fermeture automatique à cellule photon
Défauts constructifs : Poulailler idéal pour les poules mais pas pour le nettoyage, pas pratique car beaucoup de recoins difficiles à nettoyer et pont d'ancienne bétaillère très lourd.
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Modifications et améliorations par rapport au premier :
- Plus de nids moins larges : 20 nids de 20 cm de large
- Toiture monopente
- Isolation fibre de bois 80mm
- Porte à ouverture latérale, beaucoup plus pratique à ouvrir et facilite le nettoyage
Défauts constructifs : Nids trop petits, obligent à ramasser les œufs 3 fois/jour sinon les poules les cassent.
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Modifications et améliorations par rapport aux deux premiers :
- Dimensions : 3x2 m ; 70 places
- Moins de nids plus larges : 12 nids de 40 cm de large
- Toit rond en tôles de cellule à grain
- Fenêtres à ouvertures latérales pour ramasser les œufs, 4 pondoirs/fenêtres
- Plus de luminosité : fenêtre sur porte
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- Perchoir pas mobile mais pliable pour le nettoyage (dans les deux autres poulaillers perchoirs mobiles sortis pour le nettoyage mais pas pratique)
- Pas d'angles à l'intérieur, plus facile pour le nettoyage
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- Chenaux avec tonneaux de récupération d'eau de pluie pour être autonome en eau (économise le travail de porter 2 arrosoirs/poulailler/jour!) : deux tonneaux à l'avant sur une extension en ferraille, couvercle fendu avec des galets dessus pour filtrer les feuilles, projet de mettre des abreuvoirs automatiques fixés sur le timon. Ce système permettrait d'avoir 45 jours d'autonomie et de limiter le travail à 20 minutes par jour (distribution du granulé et ramassage des œufs).
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D'autres astuces-cocottes :
- Chanvre en paillage : coûte plus chers mais moins de problèmes : moins d'humidité donc moins de poux !
- Utilisation de mangeoires extérieures pour limiter le gaspillage : perte de 10 % d'aliment si distribué à même le sol
Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usages, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2015-2018), dont la FNCUMA, la FADEAR, l’InterAFOCG, AgroParisTech et le CIRAD sont partenaires.
