• Historique :Les réflexions sur les poulaillers mobiles animent beaucoup d’agriculteurs, comme possibilité d’élevage plus sain ou comme appoint et complément à des cultures légumières, fruitières... etc. Aujourd’hui, vous allez peut-être trouver chaussure à votre pied !
Charles a ouvert sa ferme d’élevage en ayant déjà en tête les plans d’autoconstruction des cabanes à poulets (tels qu’il les appelle). A l’installation en 2010, deux prototypes ont été réalisés pour aboutir à la version finale, V.3. Ces cabanes totalement autoconstruites sont pensées pour que la mobilité soit la plus simple possible : en statique, la cabane repose au sol, et en mobile, on y glisse des essieux soudés sur mesure et on attèle le tout au tracteur. En une dizaine de minutes, le tour est joué, la cabane va vers de nouvelles pâtures plus verdoyantes et laisse derrière elle tout le fumier de volaille directement sur le sol.
Aujourd’hui, La ferme de Favreuse élève environ 2500 poulets qui logent luxueusement dans 5 cabanes (6 au total, une est toujours en vide sanitaire), qui pâture sur 3,3ha de prairie en rotation, et qui mangent local grâce à l’approvisionnement choisi. Bien entendu, la ferme est en bio et les poulets sont labélisés bio 81 jours (ils restent plus longtemps à la ferme).
Les modèles de cabanes que vous allez voir sont adaptés à de l’élevage de poulet de chair. De simples modifications permettraient d’adapter le concept à d’autres lieux et d’autres fermes (réduction de la taille, pente de toit, pondoir extérieur, ouverture automatique, adaptation pour terrains accidentés... tout est possible).
o Contexte : le terrain contribue au bon fonctionnement du système car nous sommes sur un site absolument plat. Les cabanes peuvent reposer au sol. Le transport ne comporte aucun obstacle.
o Nature de l’exploitation et surfaces : La ferme de Favreuse englobe 4ha attenants, un grand bâtiment (stockage matériel et grain, transformation, magasin de vente...). Les 2500 poulets de chair sont répartis en 5 cabanes de 35m², sur un parcours dont les clôtures sont fixes. Les poulets restent 110 jours en pâtures et la rotation est calculée de sorte qu’une cabane a deux ou trois semaines de vide sanitaire en fin de cycle. Le parc de chaque cabanes et planté d’arbres fruitiers.
o Clef de détermination : exigence placées sur la qualité esthétique et fonctionnelle des cabanes et de leur système de déplacement. Le faible coût des matériaux est un critère intéressant également. La durabilité de la structure est aussi un facteur déterminant dans la conception. • Construction : neuve
o Coût global : 4 000 € est le coût des matériaux bruts (sans récupération).
o Superficie totale : 5m par 7m = 35m²
o Choix constructifs :
− Structure bois (mélèze ou autre essence de construction) : Lisse basse, montants verticaux, chevronnage de la toiture mono-pente, entretoise, et contreventement.
− Couverture : Bac Acier sandwich : tôle, 3cm d’isolant, une tôle de nouveau et un film anti-condensation (cela évite le ruissellement de la condensation intérieur qui pourrait couler sur le bardage et les bois de structures.
− Sol : aucun. Un paillage fait office de sol lorsque le poulailler abrite des poules, ce qui donne un fumier de bonne qualité ensuite.
− Isolation : aucun (si non sous toiture).
− Bardage : Bardage bois horizontaux de 35mm, chevauchement mi-bois. Les lames de bardages sont rabotées polies pour des critère sanitaire (moins de parasite) et esthétiques.
o Temps : deux semaines de construction
o Autoconstruction : hormis le travail du bois pour les phases de charpentes et de bardage, cette construction nécessite quelques compétences dans le travail du métal. Les 8 grosses équerres qui assurent la rigidité des angles sont totalement autoconstruites (avec bases d’accroches pour les sangles de contreventement temporaires). o Particularités :
− Dépassée de toiture : elle permet de faire office de brise soleil pour éviter les grosses chaleurs et elle offre un espace couvert de la pluie.
− Toit mono pente avec gouttière : la gouttière est un élément très important car l’écoulement des eaux de pluies en pied de toiture creuse la terre et génère des flaques de boues.
− La récupération des eaux de pluie est possible par la gouttière
− Récup’ : les essieux utilisés pour le déplacement.
o Défauts constructifs :
− Pas de contreventement en toiture (nécessité ?)
− Volumineux : le déplacement des cabanes ne peut pas se faire sur route.
− La rallonge des essieux par une section carrée n’est pas suffisante. • Usage :
o Organes internes :
− Stockage d’eau et abreuvoirs (x2)
− Mangeoires de faible contenance. Le remplissage se fait au saut via des stocke intermédiaire sur chaque parcs.
− Perchoirs
− Aire paillée
o Suppléments
− Une seule paire d’essieux est nécessaire.
− 4 aérations (deux de part et d’autre) en hauteur.
o Ergonomie :
− Pas de raclage du sol car on se déplace
− Le déplacement se fait en dix minutes par une personne
o Défauts majeurs :
− Les cabanes ne sont pas autonomes (ouverture et alimentation).
− Pour un élevage de poules pondeuses, il faudrait une adaptation pour accéder au pondoir par l’extérieur.
− Les cabanes sont faites pour reposer au sol. Or, ce fonctionnement est possible que sur terrains plats. Une modification de la taille, du type d’essieux et un aménagement du sol (pour reposer la cabane) devrait être jouable. • Si c’était à refaire !
o Ajout d’un système d’ouverture automatique
o Ajout d’un stockage du grain inclus dans la cabane (et distribution alimentaire)
o Renfort de la rallonge des essieux.
o Récup des eaux de pluies.
Ces travaux bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usages, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2015-2018), dont la FNCUMA, la FADEAR, l’InterAFOCG, AgroParisTech et le CIRAD sont partenaires.ALLER PLUS LOIN...
Dynamique d’autoconstruction de poulailler mobile : on cherche des paysans motivés !!
Pot commun des poulaillers :
Chicken caravan : C’est l’histoire d’un éleveur australien qui commercialise maintenant ses poulaillers mobile ultra technologie. Il y a des idées à prendre, à adapter et à améliorer ! Sur le site, vous aller trouver des vidéos bien faites qui expliquent les différentes versions et les différents éléments du poulailler.
